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Par Louyoko Nianza

Touristes bloqués, vols annulés et chaos à Zanzibar

La réélection de Samia Suluhu Hassan, avec plus de 97 % des voix, plonge la Tanzanie dans une crise profonde, mêlant contestation politique, violences et perturbations pour la population comme pour les touristes. À l’aéroport international de Zanzibar, de nombreux passagers se retrouvent bloqués, contraints de dormir à même le sol après l’annulation de plusieurs vols internationaux.

« Nous devions voyager de Zanzibar à Paris, mais le vol de Zanzibar à Nairobi a été annulé. Nous sommes coincés ici et ne savons pas où passer la nuit », témoigne Irvine René, touriste français. Cette situation illustre le climat de tension qui règne dans tout le pays, où un couvre-feu a été instauré depuis mercredi.

Répression, contestation et conséquences humaines

Samia Suluhu Hassan, investie officiellement le 3 novembre, avait été promue à la tête de l’État en 2021 après le décès de John Magufuli. Son mandat actuel est critiqué pour les irrégularités constatées lors du scrutin : l’opposition dénonce l’emprisonnement ou la disqualification de ses principaux candidats et qualifie l’élection de « parodie de démocratie ».

Les manifestations anti-régime ont été sévèrement réprimées. Selon l’opposition, au moins 700 personnes ont été tuées en trois jours, un chiffre corroboré par certaines sources diplomatiques mais contesté par le pouvoir. L’accès à Internet reste limité, les écoles et transports publics sont fermés, et les forces de l’ordre multiplient les opérations pour contrôler la population. Des images de violence circulent sur les réseaux sociaux, alertant les organisations internationales. Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a demandé une enquête impartiale, tandis que l’Union européenne appelle à la retenue pour protéger les vies.

Une tragédie humaine et un appel à la responsabilité

Les personnes touchées par ces violences ne sont pas de simples statistiques : ce sont nos frères, nos enfants, nos proches et nos compatriotes tanzaniens. Leurs souffrances et leurs appels à l’aide doivent être entendus et pris en considération. Ces pertes affectent profondément leurs familles – mères, pères, frères et sœurs – et même si certains enfants ont été tués, il appartient aux dirigeants et à la nation de répondre à ces injustices pour favoriser l’unité et la réconciliation.

La vie et la dignité humaine doivent rester une priorité. Les responsables politiques doivent faire preuve de discernement et permettre aux familles de rendre hommage et d’organiser des funérailles dignes pour leurs proches. Ces enfants font partie intégrante de l’identité tanzanienne : leur langue, leur culture et leur héritage méritent protection. Quant à ceux qui ont ouvert le feu, il est peu probable qu’ils soient des Tanzaniens : leur violence semble guidée par la haine ou des intentions criminelles extérieures. Les autorités ont le devoir de protéger la population et la nation.

Pour les familles et la société tanzanienne, cette situation représente une véritable tragédie. Elle souligne l’urgence pour les autorités de garantir la sécurité des citoyens et de permettre aux familles de faire leur deuil. Cette crise affecte aussi les voyageurs, pris au piège dans un pays bouleversé par une instabilité politique et sociale sans précédent.

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